Notre vie camerounaise
Au revoir et merci
Par GL le mardi 30 novembre 2010 (15:10) - Notre vie camerounaise
Le père Théophile, président du
CDD, nous exprimant son au-revoir
Qu’est-ce qu’on mange ?
Par GL le samedi 3 juillet 2010 (23:48) - Notre vie camerounaise
Qu’est-ce qu’on mange ? Voila bien une question récurrente dans les maisons françaises. Au Nord-Cameroun nous ne vivons pas suffisamment dans l’intimité des familles pour entendre une expression similaire. Il nous semble qu’une question fréquente pourrait être : Quand est-ce qu’on mange ?
Il est évident que les habitudes alimentaires d’ici sont assez éloignées des nôtres. Par exemple, le rythme de 3 repas par jour n’existe pas vraiment. Le repas principal est plutôt situé en fin de journée. Le matin on mange, s’il en reste, le reliquat du soir ; parfois on prépare une bouillie complémentaire. Quand au repas de milieu de journée, il est très aléatoire.
En parallèle, de nombreuses petites vendeuses (et vendeurs) proposent tout au long de la journée : beignets de froment ou de haricot, poissons frits, œufs durs, mangues…
Les enfants peuvent en acheter pour leur milieu de journée d’école, les travailleurs peuvent aussi se ravitailler à tout moment… Mais ces achats réclament d’avoir un peu d’argent dans sa poche. Alors quand les 25, 50 ou 100 F (0,15 euro) nécessaires ne sont pas là (ce qui est fréquent) on se passe de manger jusqu’au soir. Il y a chez les gens d’ici une impressionnante capacité de résistance, le ventre fait mal mais « on supporte », sans se plaindre.
Pour tous, ce qui nourrit vraiment c’est « la boule ». Boule de mil ou boule de maïs - chaque groupe social à sa préférence. C’est une épaisse pâte de farine cuite à l’eau, malaxé en une sorte de pain. Ce plat est toujours servi accompagné d’une sauce à base de feuilles (légumes) d’une assez grande variété. Plus ou moins régulièrement, la sauce contient de la viande ou du poisson.
Quelques amis lecteurs - dont notre petite-fille Cléo - demandent parfois : Et vous, qu’est-ce que vous mangez ? Il nous arrive, de temps à autre, de manger « à l’africaine » (la boule et sa sauce) ; toutefois la majorité de nos repas sont « à l’européenne ».
Ce samedi matin par exemple, Maryvonne est revenu du marché avec de la viande de bœuf, des haricots verts et des yaourts locaux (en petite bouteille). Seule touche un peu exotique pour ce midi, une superbe et succulente mangue que nous avons coupée en dés dans notre yaourt. Un délice.
Vivant dans une grande ville, nous pouvons nous approvisionner en légumes et en divers produits rencontrés chez nous. Evidemment, cette façon de se nourrir n’est pas fréquente ici, alors les prix sont élevés par rapport au niveau de vie moyen (tout en restant abordables). Les pommes de terre sont à 500 F le kg (0,80 euro), les haricots verts à 600 F le demi-kg, une boîte de petit pois 1 700 F, un tout petit saucisson 3 000 F. Et puis, nous allons au restaurant un peu plus souvent qu’en France car un bon plat revient à 4 euros environ (frites et poisson frais).
Tu vois Cléo, papy et mamy ne meurent pas de faim en Afrique, et les gens d’ici non plus, même si quelques uns sont obligés d’espacer des repas par manque d’argent dans la famille.
Fruits et légumes sur les photos : pastèque, melon, papaye, concombre, courgette, chou, carottes, haricot vert, taro, anacarde, tomate, canne à sucre
Pouce !
Par GL le jeudi 13 mai 2010 (17:13) - Notre vie camerounaise
Vraiment trop chaud. Ce
jeudi de l’Ascension est bienvenu. Une journée entière à ne rien faire. Juste, bien
malgré soi, suer à grosses gouttes, encore et encore.
On redoutait cette période, elle est là ; pour au moins 15 jours selon les « météorologistes » locaux, peut-être jusqu’à un mois disent les plus pessimistes (ou réalistes).
Deux pluies d’orage sont tombées voici une dizaine de jours (2 fois 20 mm environ). Sur le coup, elles ont bien rafraîchi l’atmosphère, mais l’effet n’a duré qu’une ou deux journées.
Toutefois ces premières pluies sont le point de départ de toute l’activité agricole du Grand-Nord camerounais. On dit que beaucoup se précipitent dans leurs champs, dans la fébrilité souvent. Ont-ils raison de commencer à semer ou ferait-il mieux de patienter un peu ? Nul ne le sait. Si les prochaines pluies ne tardent pas trop (d’ici 15 j. maxi) leur pari sera bon. Si, comme l’an dernier, il se passe un mois avant un sérieux apport d’humidité, alors le semis sera à refaire !
Quant à moi, j’ai pensé ces derniers jours qu’il n’était guère raisonnable d’affronter le thermomètre pour aller rendre visite à l’un ou l’autre sur le terrain. Nos corps de blancs ne semblent rien pouvoir faire d’autre que de refroidir nos carcasses. Peut-être l’âge y est-il pour quelque chose ? Cependant, nous constatons que les Africains souffrent aussi.
Pour tous, l’une des choses difficiles est le sommeil. L’endroit idéal est dehors, car une fraîcheur relative arrive dans la nuit. Nos relevés de ces derniers jours donnent en extérieur : 41° à l’ombre l’après-midi, 38° le soir, 35° à minuit, 31° au petit matin. A l’intérieur de la maison ça semble « frais » l’après-midi : 36°, mais au matin il fait encore 34° !
Alors, suivant les conseils avisés des habitants, j’ai monté un « hangar » dans la cour de notre Villa-Rosa. Il s’agit d’un abri couvert de « sécos » (paille tressée). Nous y avons installé notre matelas, sur un lit traditionnel, en branches assemblées. Confort suprême : toute la nuit nous laissons tourner un ventilateur sur pied, une légère brise nous caresse alors le corps… au risque de nous enrhumer !
Certains Camerounais préfèrent dormir directement sur un tas de sable, ils disent que c’est très confortable. Nous en avons bien un dans notre cour mais nous n’osons pas trop nous y installer…
Concours : A votre avis qui a bien pu faire la superbe déco qui orne notre mur d’enceinte ?
Promis, un paquet d’arachides sera offert à notre retour aux premières bonnes réponses.
Dolce vita camerounaise
Par GL le vendredi 26 mars 2010 (17:57) - Notre vie camerounaise
Sans commentaire ! ...
Villa rosa
Par GL le lundi 22 février 2010 (19:23) - Notre vie camerounaise
« C’est une maison rose… » (air connu). Oui je sais, la demeure de Maxime Le Forestier était plutôt de la couleur du ciel : « C’est une maison bleue, adossée à la colline, on y vient à pied, on ne frappe pas, ceux qui vivent là ont jeté la clé. ». Pourquoi cet air me trotte-il dans la tête à l’approche de notre nouvelle maison alors qu’elle n’a pratiquement aucun point de ressemblance avec celle du chanteur de San-Fransisco ? Préservons le mystère des associations d’idées.
Depuis début février, nous voici donc entrés dans notre home. Quelques bonnes journées d’aménagement ont été nécessaires. Cela explique notre « silence blog » depuis près de 3 semaines (avec en plus des activités « professionnelles » qui s’intensifient quelque peu, comme il se doit).
La Villa rosa est bien connue dans le quartier Djarengol.
Jusqu’en décembre 2009 ce lieu servait de cybercafé. Son grand mur d’enceinte
vient de recevoir une nouvelle couche de rose flashy !
Heureusement, c’est un bleu tendre qui a prévalu pour la plupart des autres faces intérieures et extérieures. Nous aimons bien.
Arrosage et décapage général des fenêtres et du sol, rideaux ici, petits meubles là , tournevis par-ci, lubrification par-là , petit à petit la grande maison poussiéreuse devient un chez-nous.
C’est le CDD qui loue cette habitation pour nous. Bien que sa dimension soit au-delà de ce que nous aurions souhaité, elle a deux grands avantages : primo, elle est tout proche de nos lieux habituels de travail ; secundo, de hauts murs la protègent d’intrusions malveillantes. Cette protection n’est pas spécialement à notre goût mais il semble bien que ce soit simplement du bon sens.
Cela ne nous empêche pas d’entrouvrir la grande porte, aux voisins et enfants du quartier qui viennent se régaler de biscuits offerts par la « nasaara » (la blanche).
Encore un avantage, et non des moindres, nous avons une chambre totalement disponible pour les amis, alors si un taxi brousse (ou même un avion parfois) vous amène jusqu’à Maroua n’hésitez pas à solliciter un petit coin de natte !
Nono est parti.
Par GL le mardi 26 janvier 2010 (20:34) - Notre vie camerounaise
Partir, il nous faut tous partir !
Mais pas comme ça, pas si vite, pas sans se préparer, pas en nous laissant désemparés, pas à cet âge, pas en abandonnant deux jeunes enfants, une épouse, une mère, un père, un frère, une sœur, des tantes, des oncles, des cousines, des cousins, des amis, des connaissances…
Dimanche, à 10 h 15, un SMS nous apprend la terrible nouvelle : Nono est mort, écrasé sous un arbre…
Maryvonne s’écroule. Non, ce n’est pas possible. Pas lui.
Pourquoi vous associer à cette souffrance, amis lecteurs ? Peut-être parce qu’une douleur partagée est aussi allégée ; qui d’entre-nous ne l’a déjà expérimenté ? Peut-être aussi, parce que nous avons pris le parti de vous associer, durant cette année, à quelques moments forts de nos vies ; de vous unir à ce que cette vie loin de l’Europe nous apporte de joies, d’étonnement, de découvertes… et de tourments aussi. Vous êtes plusieurs à nous écrire que cela vous touche, et nous ne pouvons répondre à chacun…
Alors, ce journal en ligne vous crie la nouvelle qui nous frappe au cœur : Arnaud a quitté notre monde, et nous sommes loin, très loin de nos proches…
Arnaud était le gai luron de la famille, conteur inégalable de ses aventures… Le jour de son anniversaire, 36 ans, dans la campagne qu’il aimait, de sales ronces l’ont empêché de se retirer à temps de l’arbre qu’on abattait. Hémorragie interne, son souffle s’est éteint, en présence de son père, son frère et son beau-frère.
Pour Maryvonne, Nono était non seulement son filleul mais aussi comme son « premier fils ». Bébé, elle l’avait pris en particulière affection quand sa mère était devenue jeune veuve. Ces liens se sont maintenus par la suite, même quand Arnaud a bénéficié d’une immense complicité avec son nouveau papa.
Permettez-nous de vous
confier le message que Maryvonne a composé pour sa cérémonie d’enterrement.
Mon Nono
Samedi après-midi, jour de ton anniversaire, en me promenant dans la brousse au Cameroun, je pensais à toi et à Marie-Claire ta maman… au plaisir que j’aurai à vous faire découvrir ces paysages Africains au mois d’octobre prochain.
Toi si curieux de tout ce qui intéresse l’humain et tout particulièrement de ce que nous vivons ici.
Pendant ce temps là , dans ta belle vallée, tu nous quittais définitivement.
Comment y croire ?
Bien que des milliers de kilomètres nous séparent, je voudrais te dire Au-revoir.
Je veux croire que tout l’amour, l’amitié et la joie que tu as su nous donner ne sont pas perdus à jamais.
Nous n’oublierons pas le Nono qui nous faisait rire, qui était toujours là quand quelqu’un avait de la peine.
Désormais, tu seras avec nous dans une nouvelle présence.
Prends par la main ta famille et accompagne chacun de nous sur le dur chemin de la séparation
Ta marraine.
Un jour ordinaire
Par GL le lundi 11 janvier 2010 (21:33) - Notre vie camerounaise