In English of course ! Hé oui, le Cameroun est officiellement bilingue. Il y aurait bien 250 langues vernaculaires au Cameroun, pourtant les 2 langues officielles sont le français et l’anglais(*).

Maroua, ville de province, abrite une foule de délégations de Ministères et Services de toutes sortes, toujours identifiés dans ces deux langages. Dix fois par km, on se trouve face à l’une de ces pancartes de bord de route annonçant consciencieusement le « parrainage Â» d’un service officiel.

Nous sommes en pleine ville mais le cadre est presque bucolique. Maroua ne ressemble guère à nos cités bétonnées. Elle est sillonnée de larges voies, sableuses ou bitumées, bordées de grands arbres. Leurs vastes ramures protègent les passants des ardeurs du soleil. D’amples espaces, devenant vite terrains de jeux, s’intercalent entre les constructions. Poules, moutons, chèvres, petits troupeaux de bovins font aussi partie du paysage.

Bien sûr le centre ville, avec son grand marché et sa foule bigarrée, ressemble assez aux clichés habituels des villes africaines. Pour aujourd’hui, ce qui me frappe à Maroua ce sont ces espaces apparemment libres, mais on nous dit qu’ils deviendront intensément cultivés dès les premières pluies de juin.

La ville est traversée sur tout son long (10 km ?) par deux larges « mayos Â» sableux. Ce type de rivière coule uniquement durant la saison des pluies. En saison sèche on en extrait du sable de construction et, ici ou là, dans quelques trous des gens trouvent le moyen de laver du linge !

Ainsi l’eau ne serait pas si loin au-dessous, comme l’attestent les puits répartis dans les quartiers. Le problème est de la conserver en quantité suffisante dans le sous sol durant les 9 à 10 mois de sécheresse. Avec une population s’agrandissant chaque année, beaucoup disent que le niveau des puits baisse sérieusement à partir de février.


Allez, encore une particularité de cette ville étonnante : on n’y connait pas d’embouteillage ; les voitures y sont en minorité pour le moment. Voici quelques années, pour leurs déplacements en ville, les habitants ont réfuté les voitures-taxis pour choisir le système des motos-taxis. Ces 2 roues sont omniprésents, ils vous prennent et vous déposent à l’endroit qui vous convient et ne sont pas trop onéreux (0,15 euro pour 2 km). Mais, outre les accidents assez fréquents, ils ont l’inconvénient de répandre généreusement leurs gaz d’échappement.


 

 

(*) En réalité les anglophones sont très minoritaires ici, et le foufouldé (langue des commerçants Peuls) semble plus répandu que le français dans les échanges courants.